Annales du Disque-Monde – 3 : La huitième fille

Roman de Terry Pratchett.

Tambour Billette est un vieux mage. Comme tous ceux de son métier, il sait quand, où et comment il mourra. C’est pour cela qu’il se rend à Trou-d’Ucques, village perdu dans les montagnes, pour transmettre ses pouvoirs au huitième fils d’un huitième fils. Ça tombe bien, un forgeron, huitième fils d’une famille, attend que son épouse accouche de leur huitième enfant. « La magie m’a guidé jusqu’à vous, la magie s’occupera de tout. C’est d’ordinaire ce qu’elle fait. » (p. 8) Mais voilà, le marmot qui se pointe est une fille et il est trop tard pour rattraper les pouvoirs qui ont déjà été transmis. La petite Eskarina est donc confiée aux bons soins de Mémé Ciredutemps, sorcière renommée que personne n’ose trop contredire. « On les acceptait plutôt bien, les sorcières, dans les montagnes du Bélier, personne n’avait rien à redire sur elles. Du moins, quand on tenait à se réveiller le matin sous la même forme qu’on s’était couché la veille. » (p. 11) Là où ça coince encore un peu plus, c’est que la magie des sorcières, ce n’est pas celle des mages : la première est affaire de têtologie et de bon sens, la seconde repose sur les livres et les formules. Et surtout, de mémoire d’humain et de non humain, on n’a jamais vu un homme être sorcière ni une femme être mage. Pour Mémé, il n’y a que l’Université de l’Invisible qui peut former la fougueuse Eskarina et l’aider à contenir son immense pouvoir. Reste à savoir si l’illustre école de mages acceptera une petite fille en ses murs. « Elle serait sorcière et mage. Elle allait leur faire voir. » (p. 101)

C’est dans ce livre que Mémé Ciredutemps fait son entrée dans l’immense œuvre du Disque-Monde. Elle n’est pas encore aussi affirmée et solide que dans les autres récits consacrés aux sorcières, mais elle a déjà tout pour plaire. Un caractère bien trempé, l’art d’obtenir ce qu’elle veut et un talent certain pour créer autant que pour éviter les ennuis. J’ai beaucoup aimé ce volume qui explore la magie et ses dangers, la fragilité des parois entre les mondes et la proximité de créatures terrifiantes. « La magie peut être une sorte de porte, et il y a des Choses désagréables de l’autre côté. » (p. 35) Je continue évidemment ma lecture de ces aventures fantastiques !

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L’ami

Roman de Tiffany Tavernier. 

Un matin, depuis le pas de sa porte, Thierry assiste à une opération policière d’envergure autour de la maison de son voisin et ami, Guy. « Nos deux maisons dans ce coin si tranquille… Il fallait vraiment qu’un truc de dingue soit arrivé à Guy et Chantal pour rameuter une telle armée. » (p. 14) Les si gentils voisins sont arrêtés : l’inspecteur évoque plusieurs meurtres, des jeunes filles disparues. Pour Thierry, c’est l’incompréhension : connaissait-il si peu Guy ? Puis surviennent le déni, la colère, la culpabilité et la perte de repères. Comment guérit-on de la perte d’un ami, surtout quand celui-ci est toujours vivant et jugé pour des atrocités ? Tout autour de Thierry s’effondre : ses certitudes, son quotidien tranquille, son couple. Lui, si solitaire et taiseux, aimant à sa manière, mais résolument mutique, doit apprendre comment ne plus repousser celles et ceux qui lui veulent vraiment du bien. Face aux vieux chagrins toujours à vif, Thierry a le choix entre guérir enfin ou s’accrocher à l’illusion du bonheur passé.

Après avoir découvert Tiffany Tavernier dans En vérité Alice, j’ai plongé tête la première dans cet autre portrait d’un être en errance. Une fois encore, l’autrice écrit la violence, ici sous un autre visage, et les ravages qu’elle fait à l’intimité, à l’identité et à la confiance. Il y a une immense finesse dans le dessin qu’elle fait de l’humanité. Je me garde ses autres romans pour les moments difficiles : je sens qu’ils peuvent tous m’apporter un apaisement profond.

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De briques et de sang

Bande dessinée de Régis Hautière et David François.

Le familistère de Guise ne manque pas d’étonner, tout comme le projet de Jean-Baptiste Godin. « Un grand patron qui fait dans le collectivisme ! Forcément que ça […] interpelle ! » (p. 15) Victor Leblanc, journaliste pour L’Humanité, couvre le meurtre d’un résident des lieux, bientôt suivi d’un deuxième et de plusieurs autres. Avec Ada Volsheim, habitante du familistère, il mène l’enquête. Pourquoi ces crimes ? Quel est le lien entre les victimes ? Et où se cache le tueur ? « Cette mort-là est l’œuvre du diable. » (p. 69)

L’intrigue ne m’a pas vraiment convaincue, mais cette bande dessinée m’a donné envie de visiter ce familistère, situé non loin de ma ville d’adoption. J’ai hâte de voir la grande verrière et de visiter ce palais du socialisme expérimental.

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Une nuit particulière

Roman de Grégoire Delacourt.

Un soir, Aurore arrête un inconnu dans la rue : vite, s’enfuir avec lui, partir loin du chagrin d’être quittée par Olivier. « Il a peur, c’est touchant. Les hommes sont terrifiés lorsqu’une femme s’offre à eux, sans rien demander. » (p. 32) Ce soir-là, Simeone se laisse emporter par une inconnue étourdissante. Lui doit prendre une décision et c’est au bout de la nuit qu’il trouvera sa réponse, grâce à Aurore. « Les mots disent autre chose que ce qu’ils disent et on ne les écoute pas. » (p. 165)

C’est à dessein que je n’en dis pas davantage. Je vous laisse découvrir cette histoire follement romanesque et cette rencontre tragique entre deux êtres à la dérive qui, le temps d’une cigarette, se sont choisis pour échapper à leur douleur. « Je crois qu’on ne devrait mourir que d’amour. Sinon il n’aurait servi à rien. » (p. 55) Voilà une très belle lecture que j’ai lue d’un trait, triste, mais non dénuée d’espoir. Je vous laisse avec deux extraits que je trouve très justes.

« Nous les femmes sommes faites de promesses et de regrets. C’est-à-dire de futur et de passé. Nous avons un réel problème avec le présent. » (p. 18)

« Les hommes nous quittent peut-être parce qu’ils ne s’aiment plus avec nous. » (p. 72)

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Annales du Disque-Monde – 8 : Au guet !

Roman de Terry Pratchett.

« C’est quoi, un guet ? / Oh […] ils s’occupent de vérifier que les gens respectent la loi et font ce qu’on leur dit. » (p. 26) La renommée du Guet d’Ankh-Morpork est solide : les agents y sont des ratés, des ivrognes, des incompétents, des trouillards, des nigauds, des couillons placés là parce qu’aucune autre place n’était envisageable. « Comptez sur moi pour lui apprendre que c’est illégal d’arrêter les voleurs. » (p. 45) Aussi, quand Carotte, robuste nain de près de deux mètres (oui, je sais…), intègre le Guet et applique à la lettre les articles du règlement, son zèle secoue un peu Vimaire, Chique et Côlon. « Jamais dans toute la vie de Carotte on ne lui avait vraiment menti ni donné une consigne qu’il n’était pas censé prendre au pied de la lettre. […] Il ne lui serait jamais venu à l’idée, s’il devenait officier du Guet, de ne pas en être un bon. » (p. 30) Ce qui secoue encore plus cette garde foutraque, c’est qu’un dragon vitrifie des citoyens dans les ruelles, alors que tout le monde sait que les dragons ont disparu depuis longtemps (sauf ces derniers, apparemment…). Pour la première fois depuis longtemps, le Guet est sur une affaire. Un lien évident se fait avec le vol d’un livre de magie dans la bibliothèque de l’Université de l’Invisible et un cercle occulte qui voudrait rétablir la lignée royale d’Ankh-Morpork.

Après m’être régalée du cycle des sorcières, j’attaque donc le cycle du Guet. Le grand Carotte m’est tout à fait sympathique, avec son esprit premier degré, certes un peu limité, mais efficace. Vimaire est une belle réécriture du vieux flic désabusé dans un service qui dysfonctionne, mais qui retrouve son flair, aiguillonné par une jeune recrue qui lui rappelle les fondements du métier. « Il y avait eu crime. Des sens dont Vimaire se croyait dépourvu, d’antiques sens de policier, lui redressaient les poils du cou et lui disaient qu’il y avait eu crime. » (p. 145) J’ai surtout un authentique coup de cœur pour Dame Ramkin, aristocrate qui sait que la vraie noblesse n’est pas affaire de parure, mais d’autorité. J’étais un peu triste d’avoir quitté Nounou Ogg : je trouve en Sybil Ramkin une femme de la même trempe. Me revoilà hameçonnée par Terry Pratchett !

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En vérité, Alice

Roman de Tiffany Tavernier.

« Nous nous aimons si fort, pourquoi cet acharnement à démolir notre union ; n’y a-t-il pas assez de désespoir dans le monde ? » (p. 10) Alice est aveugle à la vérité : le si bel amour qu’elle croit vivre est une relation d’emprise. Son si beau et si fort compagnon n’est qu’un homme violent, menteur, abusif et cruel, au comportement et aux exigences changeantes. Alors que le couple vient de s’installer à Paris, lui la presse de trouver un emploi. « N’est-ce pas lui qui lui avait demandé de tout arrêter ? » (p. 17) Timide et repliée sur elle-même, marquée par le souvenir d’une radieuse enfance au Guatemala, Alice se force dans le monde et, presque par hasard, est embauchée par le diocèse de Paris pour gérer le promotorat des causes des saints. Au hasard des dossiers, elle découvre des vies extraordinaires, consacrées à Dieu, aux autres et à l’amour. Cela l’inspire à se dépasser toujours plus pour sauver sa si précieuse relation et arracher son compagnon à ses démons. « Puiser au fond d’elle cette douceur infinie qui lui a tant manqué et que, à travers ses cris, il lui réclame. » (p. 34) Mais il faudrait un miracle… Tout n’est même pas assez pour cet homme dont la violence augmente à chaque crise : chaque effort d’Alice est vain, et même la très grande promesse d’un bonheur familial ne peut pas sauver un amour qui, en réalité, n’existe pas.

Cette lecture me parle à bien des titres. J’ai travaillé dans un diocèse pendant quelque temps et j’ai vécu une relation avec un homme cruel. C’est rare, les livres qui consolent et guérissent des morceaux d’âme : c’est le cas du roman de Tiffany Tavernier. Je l’ai lu avec avidité, parfois le souffle suspendu tant j’y trouvais des briques pour consolider mon édifice intime. Je vais laisser passer un peu de temps, mais il est certain que je lirai d’autres textes de cette autrice, mais surtout que je relirai En vérité, Alice.

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L’Éden Cinéma

Pièce de Marguerite Duras.

Il est question d’une femme, veuve d’un colon français, mère de deux enfants, ancienne institutrice et déterminée à cultiver sa concession en bordure du Pacifique. « Faute d’arriver à fléchir les hommes, la mère s’est attaquée aux marées du Pacifique. » p(. 23) Cette histoire, Marguerite Duras l’a déjà racontée. Elle la porte ici sur scène. C’est encore une fois le récit de la pauvreté, lourde comme la boue saturée de sel dans laquelle rien ne pousse. Ici, les enfants s’appellent Suzanne et Joseph et il est aussi question d’un homme plus âgé fou d’amour pour la petite qui ne veut pas quitter les siens et qui ne pense qu’à l’argent.

L’Éden Cinéma, c’est avant tout une ambiance musicale, un rappel du temps d’avant la concession, d’avant la misère. Les didascalies sont éloquentes, aussi précieuses que les répliques. « La mère – objet de récit – n’aura jamais la parole sur elle-même. » (p. 12) C’est en effet la place de la figure maternelle dans les textes de Marguerite Duras. La mère est bien présente sur scène, en dépit de sa mort annoncée. Le récit la concerne, mais il l’emporte, comme les marées de l’océan mal nommé qui écroulent les piètres barrages.

J’aimerais voir ce texte sur scène et entendre sonner les mots de cette autrice que j’aime tant.

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Les corps sensibles

Recueil de nouvelles de Patrick Delperdange.

  • De Kinshasa à Bruxelles, une professeure métisse  entreprend un voyage à rebours vers son identité.
  • Une soirée rassemble les vieux membres d’un groupe musical.
  • Deux frères adultes passent la nuit dans la maison de campagne familiale.
  • Un patient attend un diagnostic avec un peu d’appréhension.
  • Un couple se délite dans une chambre d’hôtel.
  • Le pouvoir des photos est bénéfique, et parfois non.
  • Une soirée huppée tourne au désastre intime pour l’une des participantes.
  • Que faut-il payer pour une bière et la casse de quelques bouteilles ?
  • Une mère de famille épuisée fait face à la désapprobation hostile de sa domestique.
  • Le futur se montre dans un aperçu argentique.

Ces quelques tranches de vie, fugaces et ciselées, sont des regards posés sur le sens de l’existence. « Inutile de se cacher derrière l’oubli. » (p. 10) Qu’est-ce que vieillir ? Qu’est-ce que partager la vie de quelqu’un ? Qu’est-ce qu’être l’enfant de quelqu’un ? Comment affronter le quotidien ? Comment supporter le passé ? Qu’attendre de demain ? Comment vivre avec soi-même, surtout ? « Peut-être était-il possible de revenir sur ses pas, jusqu’à l’instant fatidique, et de choisir l’autre voie, afin de repartir dans la bonne direction, et d’être heureux et de ne plus penser à rien, pour le reste de votre existence. » (p. 113) Patrick Delperdange montre avec délicatesse et pudeur combien l’humain traverse incessamment des émotions contraires, des sentiments bouleversants.

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Wahkan

Bande dessinée de Maxe L’Hermenier (scénario) et Alexis Sentenac et Brice Cossu (dessins).

Paris accueille l’Exposition universelle de 1899. La France espère que l’événement l’aidera à renouer des relations apaisées avec ses voisins et le reste du monde : tout doit donc se dérouler sans accroc. De fait, les meurtres successifs commis dans la tour Eiffel, construction nouvelle et fortement décriée, entachent grandement l’image du pays. « Quelle idée de construire une tour en ferraille au centre de notre belle capitale ! […] C’est la malédiction de la grande dame de Paris : » (p. 11) L’inspectrice Éléonore Kowalski est dépêchée sur l’affaire : la jeune femme veut prouver sa valeur et monter en grade en résolvant le mystère. Elle n’a donc pas le temps de s’encombrer de Jules Castignac, nouvelle recrue du commissariat.

Aie aie aie… Je ne vais pas dire du bien de cette bande dessinée… Impossible de passer sur le sexisme omniprésent : paternalisme, hypersexualisation de certains personnages féminins, misogynie banalisée, c’est un bingo ! Plus généralement, l’humour est lourd et les dialogues sont clichés. L’œuvre n’arrive pas à choisir son genre entre burlesque, tragique, aventure et suspense. Le mélange a du bon quand il est maîtrisé et qu’il sert le propos : ici, c’est une cacophonie ! Selon les vignettes, Éléonore est une détective badass, une midinette rougissante devant de mâles pectoraux tatoués, une femme très sûre de sa sexualité, une hystérique très peu professionnelle, etc. De mon point de vue de lectrice, il très difficile de comprendre la caractérisation de cette protagoniste, mais surtout de développer de l’empathie et de l’intérêt pour celle-ci.

L’esthétique steampunk, si chère à mon cœur, est un prétexte creux. L’intrigue pourrait très bien se dérouler dans le Paris historique de 1899, car rien de ce qui fonde le steampunk n’est utile à l’histoire. Mon intérêt s’est vaguement rallumé quand des légendes amérindiennes ont fait leur apparition, mais là encore, n’importe quelle mythologie aurait fait l’affaire pour justifier les motifs du tueur. Et surtout, ce dernier aurait très bien pu agir ailleurs qu’à Paris : là, c’est l’Exposition universelle qui est le théâtre d’action, mais New York, Londres ou Vienne auraient tout autant convenu. Mais surtout, j’en ai ras les couettes des intrigues à base d’Élu, de prophétie et de destin… C’est du matériau littéraire intéressant, mais terriblement dévoyé dans des histoires faciles, pour ne pas dire paresseuses. Bref, lecture totalement ratée pour moi !

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Le gros chat et la sorcière grincheuse – 4

Manga de Hiro Kashiwaba.

Le premier chapitre explore davantage le passé de Jeanne ? Que s’est-il passé après la victoire du Héros et de la sorcière ? Pourquoi le premier a-t-il trahi la seconde après leur exploit commun ? Le chapitre s’achève sur une douloureuse révélation. Retour au présent : la petite Lou est inconsciente après avoir libéré ses pouvoirs pour sauver le prince Robins. Ce dernier décide de rentrer au château pour que la jeune créature reçoive des soins… Mais Jeanne sait que l’enfant court un grand danger si elle s’approche de la reine Meadows. La vieille femme décide de sortir de sa solitude et de sa cachette pour se porter au secours de Lou. Nâ ne l’entend pas de cette oreille : pas question que Jeanne le laisse dans la forêt avec Frado ! « Madame, c’est vraiment pas gentil de partir sans moi ! Je resterai toujours avec vous ! Toujours ! C’est compris ? » (p. 49)

Nâ, l’attachant gros chaton, n’en finit pas de me charmer. Il est adorablement dessiné et je retrouve sur sa bouille les expressions et attitudes de ma Bowie. Sa taille disproportionnée occasionne toujours des situations cocasses : pour dissimuler l’animal, Jeanne et Frado l’installent dans une carriole qui fait office de caisse de transport. Et comme nombre de chats, Nâ n’a qu’une envie, celle de sortir de cette maudite boîte !

Le quatrième volume de ce manga ménage un suspens très bien tenu et j’ai vraiment hâte d’en savoir plus sur le « petit » auquel Jeanne pense si souvent, mais aussi sur le terrible roi des démons que le royaume croyait vaincu depuis des décennies.

Tome 1 – Tome 2 – Tome 3

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L’heure de véri-thé

Ouvrage d’Arnaud Bachelin.

Le thé est ma boisson reine (OK, je parlerai peut-être un jour de mon goût pour le gin…), mais je n’avais encore jamais lu de texte dédié pleinement à ce divin breuvage. La quatrième de couverture annonce un voyage historique, géographique et gastronomique à la découverte du thé. L’ouvrage propose également un voyage botanique, civilisationnel, politique et culturel. Saviez-vous que le thé noir et le thé vert sont les feuilles d’un même arbre ? Ce qui change, c’est le processus de préparation des feuilles. « Ce que nous appelons en Europe un thé noir est pour les Chinois un thé rouge. Ils se basent sur la couleur de la liqueur (liquide infusé) et non sur la couleur des feuilles sèches comme nous autres Européens. » (p. 13)

Arnaud Bachelin détaille les diverses qualités du thé, de la feuille entière aux débris, voire la poussière. Il détaille les façons de le consommer à travers les époques et selon les pays. De décoction médicinale à boisson partagée, le thé s’entoure d’une aura parfois mystérieuse, en tout cas précieuse. « Le thé est élevé au rang d’art sacré, au centre de la méditation bouddhique et du cheminement permettant d’atteindre l’extase extrême et l’état de plénitude. » (p. 49) Alors, sachet, boule à thé ou large infusoire ? Mon choix est fait, mais je ne l’impose à personne, du moment qu’on me laisse boire le thé à ma façon…

Le thé est politique, à bien des égards. Grâce à lui, des avancées sociales ont été acquises ! « Impossible de parler de thé sans aborder les mouvements féministes ? Il faut d’abord replacer dans son contexte la femme du XIXe siècle. À cette époque, il est impensable qu’une femme ose pénétrer dans des établissements publics, exception faite des salons de thé qui leur permettent l’accès et la consommation sans risque de se compromettre. Ainsi les teatime sont-ils les meilleurs moyens de lever les fonds pour la cause de suffragettes. » (p. 163) Je peux donc placer mes plus belles boîtes à thé sur mon étagère de lectures féministes, elles y ont toute leur place !

Arnaud Bachelin propose des recettes à base de thé, mais aussi de nouvelles façons d’intégrer cette boisson à nos repas : ne la reléguons pas uniquement à la digestion, mais osons l’imposer avec des plats ou devant un plateau de fromages. « Déguster du thé avec des fromages permet d’obtenir le meilleur des accords, bien plus fin et intéressant que vins et fromages. » (p. 211) Avec ce bel ouvrage illustré de reproductions et d’archives, lu en dégustant ma grande tasse matinale, j’ai nourri mon amour pour cette boisson qui réchauffe les mains et les cœurs. « Le thé nous montre ô combien il est puissant et profond. Il nous démontre sa faculté à nous faire voyager et à nous stimuler, véhiculer en nous des sentiments tant de bien-être que de rébellion. » (p. 247)

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J’accuse [France]

Pièce d’Annick Lefebvre.

Cinq femmes se succèdent sur scène. « Il n’y a pas vraiment de lieux, juste une spirale sociale qui avale tout. » (p. 6) Il y a la Fille qui implose, la Fille qui agresse, la Fille qui intègre, la Fille qui adule et la Fille qui aime. Qui sont-elles ? Nous les croisons sans les voir, ces femmes : l’aide-soignante qui veut mettre de la couleur dans le gris, la cheffe d’entreprise à bout de fatigue, la Française racisée qui n’en peut plus du racisme systémique, la fan qui défend son droit à adorer une star et la dramaturge en détresse. Ce sont cinq solitudes tonitruantes et déclamatoires qui nous lancent au visage ce que nous essayons souvent de ne pas voir et de ne pas entendre. Cinq voix hurlent pour ébranler le banal et le ridicule et pour montrer leur fragile beauté, dans un monde qui s’obstine à penser uniquement en termes de performances et de réussite.

Les cinq monologues se lisent d’une traite, à l’image de leur déclamation en un souffle. Ils m’ont fortement remuée et émue. Je me suis un peu retrouvée dans chacune de ces femmes et aussi dans l’autrice qui n’est pas tendre envers elle-même, par personnage interposé. Il y a de la violence dans ce texte, mais c’est une violence purgative, exutoire, une violence qui libère et qui guérit un peu des violences sociales que l’on subit. Cela doit être saisissant de voir la pièce sur scène ! Je range évidemment ce texte sur mon étagère de lectures féministes.

Je termine avec deux citations qui résonnent très fort en moi.

« Je les admire, moi, nos queens du drag, parce qu’elles savent, comme moi, qu’une existence de luttes, ça doit s’accompagner d’une pléthore de couleurs revigorantes. » (p. 12)

« La femme Française Noire qui sent et qui se sait, inexorablement et implacablement, en exil sur la terre où elle est née. » (p. 43)

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Mourir n’est pas te perdre

Roman de Christophe Fauré.

Quatrième de couverture – Ils s’aiment et se déchirent, et brutalement se perdent. Des amants au destin tragique, une mère dévastée, un frère protégeant sa soeur…. Ballottés de vie en vie par le mystérieux cycle des existences, ils se retrouveront ailleurs, dans d’autres corps, masqués par un voile d’oubli. Pourtant, un jour, Tilda, Kate, Steven, Helen et les autres, comprendront que l’amour ne finit jamais et qu’un même lien les unit, encore et encore. Dans ce premier roman, Christophe Fauré, psychiatre spécialiste du deuil, nous emporte au coeur d’un vertigineux voyage initiatique où l’amour demeure la seule et unique réponse, par-delà la vie, par-delà la mort.

Ce roman est une continuité de morts violentes et d’amours mutilées. Des âmes se cherchent par-delà les générations, les lieux et les siècles. « Bientôt tu te souviendras et tu comprendras. Bientôt, je te le promets, vous y arriverez, vous parviendrez au bout de votre quête. Et vous vous retrouverez. Mais pas maintenant. Il faut encore patienter. » (p. 33 & 34) Le récit bouscule la ligne temporelle pour tisser des liens entre les personnages.

Cette lecture n’a pas été souverainement déplaisante, mais elle est loin de m’avoir ravie. Sur la forme, il y a des passages qui sont des sommets de mièvrerie et ça ne fonctionne pas sur moi. « Elle le sait, elle le sent : cet homme a le pouvoir d’apaiser quelque chose qui souffre en elle. Une souffrance dont elle n’avait pas même conscience jusqu’à maintenant. » (p. 106) Mais le plus grand problème est le fond. Je ne crois pas en la réincarnation, aux vies passées et aux traumatismes hérités du passé, mais je comprends que ce roman ait plu à l’amie bouddhiste qui me l’a prêté. Je ne suis pas du tout sensible au discours de développement personnel porté par le texte et encore moins à l’idée selon laquelle nous serions plus ou moins responsables de nos blessures passées. Qu’il nous appartienne d’en guérir et de nous en libérer, c’est une certitude, mais je refuse toute culpabilité. Et surtout, je refuse d’admettre que des miracles guérissent la dépression et les troubles autistiques : j’ai beau être catholique croyante, je sais surtout que la science est notre meilleure arme face à la maladie. L’auteur est un psychiatre spécialisé dans le deuil et il connaît sans aucun doute son sujet, mais je ne partage pas sa vision de la mort et de l’après-vie.

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Annales du Disque-Monde – 24 : Carpe Jugulum

Roman de Terry Pratchett.

Tout Lancre célèbre le baptême de la fille de la reine Magrat et du roi Vérence. Si certaines invitations se sont perdues, les vampires ont bien reçu la leur. Invitée à entrer dans le royaume, une famille entend bien s’installer et prendre le contrôle. Allons, pas de panique, pieux dans le cœur, soleil en pleine face et décoction d’ail devraient régler le problème ! Ou peut-être pas… « À vrai dire, tout le monde connaît beaucoup de trucs sur les vampires sans imaginer une seconde que, depuis le temps, les vampires risquent de les connaître aussi. » (p. 54) Ces suceurs de sang se targuent de modernité : les anciennes légendes et les créatures magiques doivent laisser place au progrès. « Un modèle pour l’avenir. Vampires et humains enfin en harmonie. Toute cette animosité est fichtrement inutile. » (p. 113) Évidemment, Lancre est dans la panade… et Mémé Ciredutemps est introuvable alors que ses talents en têtologie seraient très utiles pour lutter contre cette menace aux dents longues. Or, tout le monde le sait, les sorcières, ça va par trois : la jeune fille, la mère et la vieille bique. Si Mémé disparaît et que Magrat reprend place dans le trio, les rôles sont un peu chamboulés…

J’ai retrouvé une nouvelle fois ces sorcières si attachantes. Nounou Ogg reste ma préférée, mais j’apprécie beaucoup le personnage d’Agnès et son double intérieur, Perdita. Ici, Terry Pratchett s’en donne à cœur joie en se moquant des représentants des religions monothéistes. Il ne faudrait jamais cesser de croire aux phénix, c’est évident ! Et encore moins cesser de croire aux vieilles femmes puissantes. «  Les deux sorcières s’estimaient pourtant naturellement au-dessus de leurs contemporains et le reste du monde n’existait que pour leur permettre de le tripatouiller. » (p. 10) Je ne doute en aucun cas du talent de l’auteur, je salue aussi la virtuosité du traducteur qui propose des jeux de mots savoureux. Il me reste à choisir le cycle des Annales que j’entamerai maintenant que j’ai achevé celui des sorcières !

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Holly

Roman de Stephen King.

Que font Rodney et Emily Harris dans la cave de leur demeure du 93 Ridge Road ? Pourquoi enlèvent-ils régulièrement des personnes isolées ? Sollicitée par la mère d’une jeune fille disparue, Holly Gibney remonte plusieurs années de disparitions, sur la trace du couple criminel. Récemment ébranlée par le décès de sa mère, l’enquêtrice s’est remise à fumer : elle sait que chaque cigarette est un clou supplémentaire dans son cercueil. Et c’est aussi une façon bien stupide de se mettre en danger alors qu’elle prend garde à se protéger du Covid.

Je retrouve Holly avec un grand bonheur. Au fil des textes où il le déploie, Stephen King développe avec brio un personnage complexe, fragile et courageux. « Holly est curieuse de tout. C’est ce qui la fait avancer dans la vie. » (p. 87) Je salue surtout la justesse avec l’auteur parle de la pandémie comme d’un marqueur temporel : la crise Covid a marqué nos habitudes et nos interactions sociales, et King rend cela avec naturel et fluidité pour l’intégrer dans son récit et caractériser ses protagonistes. Holly est un roman très politique, férocement anti-Trump et à charge contre les antivaxx. Stephen King dénonce aussi les violences policières envers les afro-américains : Jérémy et Barbara sont des personnages secondaires que j’aime suivre depuis Mr Mercedes.

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Je ne sais quoi d’heureux

Recueil de textes de Catherine Zambon.

« La biodiversité nous avait attaqués. Mais on avait résolu le problème. » (p. 11) Dans un monde où les animaux sont systématiquement mis à mort, la narratrice s’interroge sur le vivant. Entre dystopie écologique et cauchemar administratif, le quotidien est rythmé par la peur de l’épidémie et la répression des révoltes. Combien de temps la vie peut-elle vraiment être encadrée et surveillée ?

« Si on arrête, on disparaît. Ça leur traverse l’esprit, aux béats du confinement ? Ils s’en moquent de la communauté humaine ? » (p. 30) Un ancien citadin obsédé par le travail, ne supportant pas le désœuvrement, s’organise une existence solitaire dans les montagnes pour fuir un trop grand chagrin. La solitude, toutefois, est une illusion, et il suffit parfois d’un simple lézard pour la faire voler en éclat.

Une marginale dort dans sa voiture, terrifiée par tout et tout le monde. Orpheline depuis peu, elle enrage contre les règles qui ont régi le monde pendant la pandémie. « On pouvait sortir son chien mais pas embrasser la mère ! » (p. 67) Son retour au monde est lent, étrangement provoqué par un animal de cirque et un animal de ferme.

Dans ses trois textes, l’autrice interroge le lien que l’humain entretient avec l’animal. De naturel et spontané, il s’est encombré de peurs, de méconnaissance et d’incompréhension. À lire Catherine Zambon, je me suis surprise à tendre la main, dans l’espoir d’une petite vie vienne s’y poser.

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Vierges – La folle histoire de la virginité

Bande dessinée d’Élise Thiébaut et Elléa Bird.

« Parce qu’elle blesse, stigmatise, traumatise de nombreuses personnes, on peut se demander pourquoi la virginité est un tel enjeu culturel et social. » (p. 44) Évidemment, la seule virginité qu’il faut préserver, c’est celle de la fille : le garçon, lui, a tout intérêt à s’en défaire rapidement et à multiplier les partenaires pour prouver sa virilité. Élise Thiébaut raconte sa relation à sa propre virginité quand, adolescente, elle cherchait absolument à s’en débarrasser. Ce faisant, elle interroge ce que cela signifie d’être vierge et de ne plus l’être. En dessinant une histoire de la sexualité des femmes, elle évoque les martyres chrétiennes, les recluses volontaires ou non, la colonisation et les innombrables viols. « La virginité des terres, proclamée par ceux qui revendiquaient de les dominer comme ils dominaient les femmes et les peuples asservis, a été souillée irrémédiablement par ces cultures intensives destinées à l’exportation. » (p. 91) Comment ne pas devenir écoféministe quand on comprend que les hommes ont agi sur le corps des femmes comme ils l’ont fait sur la nature !

Il existe d’autres modèles de sexualités, hélas trop rares, où la virginité des femmes n’est pas un fantasme ni une injonction ou un tabou. C’est un état transitoire qui ne conditionne pas la vie sexuelle féminine. « En fait, une vierge, c’est une femme sans homme. Et comme le disait un slogan des débuts du MLF : une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette. » (p. 9) Avec un humour certain et une grande qualité pour dédramatiser la virginité auprès des jeunes lectrices, les autrices rappellent des évidences. « La seule chose qui fait réellement disparaître l’hymen, c’est l’accouchement. » (p. 29) L’ouvrage parle évidemment de mariage, de première fois et de nuit de noces, mais aussi de mutilations et d’honneur (plutôt mal placé). La virginité n’est pas un symbole, ce n’est pas un impératif, pas plus qu’une tare. À chacun·e de vivre sa sexualité comme iel l’entend, dans la temporalité qui lui convient. « J’ai découvert que cet état pouvait être un chemin de liberté et même un refuge qui, au cours de l’histoire, avait permis à de nombreuses femmes de vivre leurs amours à l’abri des couvents ou des communautés. » (p. 7) Sans surprise, cette bande dessinée prend place dans mon étagère féministe.

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Je, d’un accident ou d’amour

Ouvrage poétique de Loïc Demey

Hadrien voit Adèle. C’est le coup de foudre, l’obsession. « Plus rien d’importance depuis cette fille sur une chaise verte du jardin du Luxembourg, voiliers miniatures et lecture de poche. Instinctivement, je pas vers elle et lui paroles futiles. » Aucun verbe conjugué, si ce n’est quelques participes passés à la fonction adjectivale, pour décrire le ravissement d’amour, l’étourdissement de la rencontre. « Depuis, ma pensée se désordre. Mon langage se confusion. » Il y a pourtant Martin et Delphine, partenaires respectifs d’Adèle et Hadrien, mais la raison ne fait plus le poids quand le quotidien a oublié la folie douce. « On se calme plat. Je me morne, elle se plaine. Elle se train-train, je me ligne droite. On se routine, on se déroute. » Pendant quatre jours et quatre soirs, l’accident répare : constat d’amour.

Passée la première surprise face à ce texte nominal, la lecture coule, fluide et belle, sensuelle et évidente. Les mots qui remplacent les verbes sont parfaitement trouvés et ils portent l’action avec précision. Résumer la poésie ou toute forme d’inventivité langagière est chimérique. Je vous conseille donc de plonger dans ce court texte de pure fantaisie amoureuse.

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Les Monsieur Madame visitent le Nord

Album de Marine Baudouin, illustré par Adam Hargreaves.

« Les Monsieur Madame avaient envie de découvrir la France. Ils choisirent de se balader dans le nord du pays. » La joyeuse troupe de petits personnages hauts en couleur se régale des spécialités culinaires locales (en faire la liste serait trop long…). Entre un estaminet et une friperie, les Monsieur et Madame visitent Lille, puis Calais et se rendent enfin au carnaval de Dunkerque.

J’ai toujours eu une tendresse folle pour les Monsieur Madame de Roger Hargreaves. Je me réjouis donc de les retrouver dans ma région de cœur et d’adoption. Bon, la balade est assez clichée et coche toutes les cases obligées, façon bingo du Nord et sans faute absolu, mais cela reste une plaisante petite lecture pour faire découvrir le coin aux jeunes lecteur·ices !

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Les filles d’Icare – Histoire mondiale des aviatrices

Ouvrage d’Alain Pelletier.

Quatrième de couverture – La carrière des femmes dans l’aviation ne fut pas de tout repos. Celles qui se sont lancées dans l’aventure ont dû faire preuve tout à la fois d’audace, d’une volonté sans faille, mais aussi d’énormément de patience. Aujourd’hui, leurs noms quittent inexorablement la mémoire du grand public. Si certaines, comme Amelia Earhart, Hélène Boucher, Jacqueline Cochran ou Jacqueline Auriol ont atteint une renommée mondiale au point d’être devenues de véritables icônes, beaucoup sombrent peu à peu dans l’oubli, comme c’est le cas de Teddy Kenyon, Lena Bernstein, Florence Klingensmith, Marga von Etzdorf et tant d’autres… Sans compter toutes les anonymes qui, en vol et au sol, ont apporté une contribution inestimable à l’histoire de l’aviation. Ce livre entend rappeler l’existence et retracer la carrière de ces femmes d’exception. Au travers d’une cinquantaine de biographies illustrées, avec quelque 450 photographies auxquelles viennent s’ajouter de très nombreux hors-textes, tableaux et annexes, les Filles d’Icare réunit une quantité d’informations sans précédent sur l’histoire des aviatrices.

Quand un résumé est bien fait, il faut en profiter ! Agrémenté de superbes photographies, l’ouvrage revient sur les exploits renversants et les accidents tragiques des femmes de l’air. La voltige aérienne au féminin, c’est époustouflant ! « Une poignée de femmes voulaient démontrer qu’elles pouvaient prendre les commandes d’un aéroplane et le piloter aussi bien qu’un homme. » (p. 8) Ce qui m’importe surtout, ce n’est pas de refaire leur histoire, mais d’écrire le nom – au moins certains – de ces femmes qui ont marqué l’histoire de l’aviation.

  • Raymonde de Laroche
  • Amelie Beese
  • Hélène Dutrieu
  • Harriet Quimby
  • Katherine Stinson
  • Ruth Law
  • Bessi Coleman
  • Adrienne Bolland
  • Laura Ingalls
  • Viola Gentry
  • Lady Heath
  • Louise Thaden
  • Ruth Rowland Nichols
  • Ruth Elder
  • Carine Negrone
  • Paulina D. Ossipenko
  • Marcelle Choisnet
  • Maryse Bastié
  • Anne-Morrow-Lindbergh
  • Beryl Markham
  • Jean Batten
  • Nancy Harkeness Love
  • Amelia Earhart
  • Hélène Boucher
  • Jacqueline Auriol
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