Des galipettes entre les lignes

Chroniques littéraires.

05 octobre 2009

Oscar et la dame rose

Roman d'Éric-Emmanuel Schitt. Oscar_et_la_dame_rose

Oscar a une leucémie. L'opération de la dernière chance a échoué. Personne ne peut affronter le petit garçon. Personne, sauf Marie Rose, la "dame rose" qui visite les enfants. Elle lui conseille d'écrire à Dieu. Pendant douze jours, Oscar grandit de dix ans et il confie ses pensées à Dieu.

Première page et déjà, ça commence mal: "Écrire, c'est rien qu'un mensonge qui enjolive." (p. 9) Monsieur Schmitt, je ne suis pas d'accord. L'écriture, c'est la révélation de ce qu'on n'arrivait pas à voir sans le passage par la plume, selon moi et je n'en démords pas!

Je n'y crois pas à ce langage trop direct de petit garçon effronté. La leçon de catéchisme est des plus indigestes: "Dieu n'est pas le Père Noël. Tu ne peux demander que des choses de l'esprit." (p. 21) Les personnages sont insupportablement caricaturaux. Passe encore que la mémé de choc se fasse passer pour une ancienne catcheuse, reine des rings régionaux. Mais les camarades de souffrance d'Oscar sont la goutte d'eau qui fait déborder le vase: entre le grand brûlé, le gamin qui souffre d'obésité infantile et le cas d'éléphantiasis, on déambule en pleine galerie des horreurs. Trop de pathos tue le pathos. Merci Monsieur Schmitt, on a compris que vous vouliez nous faire pleurer, inutile d'en rajouter! Toute cette mièvrerie gâche l'effet voulu du livre, à mon avis. Au lieu de m'émouvoir, ça m'agace. Et si ça m'agace, je taille dans le vif.

Posté par Lili Galipette à 20:34 - Mon Enfer - Lignes d'affrontement [6] - Permalien [#]

Commentaires sur Oscar et la dame rose

  • hé bé tes dernières lectures ne t'ont vraiment pas satisfaite. Trouve-toi un bon bouquin pour redresser la barre!

    Posté par Mélusine, 05 octobre 2009 à 21:27 | | Répondre
  • @ Mélusine

    A qui le dis-tu?
    J'en ai commencé un, pleine d'espoir, déjà déçue... Commentaire très prochainement.

    Posté par Lili Galipette, 05 octobre 2009 à 21:31 | | Répondre
  • Schmitt me l'avait dit en personne à la Foire du Livre quand je lui avais demandé si il lui arrivait de connaître le syndrôme de la page blanche : il m'avait répondu que non car lorsqu'il écrit, il ne fait qu'accoucher de ses idées. L'histoire est déjà toute prête dans sa tête et l'écriture ne représente au fond qu'une "retranscription". Dans ce genre de démarche, il n'y aucun effet de surprise comme tu sembles l'indiquer dans ta démarche à toi.
    Il sait déjà précisément comment ses personnages finiront et ne revient pas sur ce qu'il a écrit.
    Je ne dis pas que sa démarche soit la meilleure mais c'est la sienne.
    La démarche que tu défends de ton côté semble être plus intuitive, ce qui est tout aussi intéressant.
    Bref, je pense qu'il existe autant de démarches que d'écrivains (et tant mieux!)et que le choix de l'une ou l'autre dépend aussi du sujet traité.
    Si tu écris une autofiction par exemple, tu peux choisir de romancer/d'inventer volontairement certains éléments pour provoquer un sentiment précis chez ton lecteur. Dans ce cas, l'écriture est bien présentée comme un mensonge qui enjolive.

    Enfin ce n'est que mon avis
    Je ne lis pas vraiment Schmitt pour ses histoires, plutôt pour les bons sentiments qui se dégagent de ses romans mais les goûts et les sensibilités ne se discutent pas

    Posté par Cynthia, 06 octobre 2009 à 12:03 | | Répondre
  • @ Zazette

    Les bons sentiments de Schmitt m'agacent...

    Posté par Lili Galipette, 06 octobre 2009 à 13:44 | | Répondre
  • J'avais pour ma part adoré ce livre et pleuré toutes les larmes de mon corps, mais je comprends tout à fait tes réserves, que je partage pour la plupart. Cependant, parfois, j'arrive à faire abstraction de ce qui ne me plait pas vraiment pour ne me laisser happer que par l'émotion, je ne sais pas ce qui cause le déclic ou pas, très probablement le moment de ma vie où j'ouvre le livre...

    Posté par liliba, 10 octobre 2009 à 17:41 | | Répondre
  • @ Liliba

    Dommage que l'émotion n'est pas pris avec moi.

    Posté par Lili Galipette, 10 octobre 2009 à 17:42 | | Répondre
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