Des galipettes entre les lignes

Chroniques littéraires.

27 février 2010

Le facteur sonne toujours deux fois

Facteur_sonne_toujours_deux_foisRoman de James Cain.

Franck Chambers s'arrête à la taverne des Chênes-Jumeaux. Immédiatement, il tombe fou amoureux de Cora, la femme du propriétaire, Nick Papadakis. Franck et Cora deviennent très rapidement amants et décident de se débarasser du mari. Leur premier plan échoue et Nick s'en sort. Décidés à vivre ensemble, ils pensent pouvoir quitter le restaurant et parcourir les routes, mais la vie de vagabond n'est pas faite pour Cora. Leur seule chance d'être ensemble, c'est de tuer Nick. Le plan est simple, parfait, mais les amants criminels ont bien du mal à se tirer des griffes de la justice et de la méfiance.

La bestialité des amants est présente à chaque page. Une morsure, un coup de poing, une bousculade, la relation adultère se résume à des étreintes brutales et immédiates. La rancoeur qui remplace l'amour m'a beaucoup rappelé les sentiments troubles qui réunissent Thérèse Raquin et Laurent.

Le récit est mené par Franck, à la première personne. C'est une confession désabusée et détaillée. Il n'a plus rien à cacher. Il libère sa conscience sans se donner le beau rôle et sans protéger personne. Petite interrogation à la fin du livre: quel est le sens du titre, The Postman Always Rings Twice en anglais?

La préface d'Irène Nemirovski est très belle. J'aime lire des avis d'auteurs sur des écrits d'autres auteurs. Nemirovski ne fait pas une critique académique. Elle ne détaille rien, elle suggère. Elle met en opposition l'oeuvre de James Cain et le roman de Louisa May Alcott, Little Women, ou Les quatre filles du Docteur March en français. Elle déplore particulièrement la mièvrerie du texte d'Alcott et se réjouit de la puissance du roman de Cain.

J'ai hâte de voir une adaptation cinématographique, que ce soit celle de Tay Garnett ou celle de Bob Rafelson. En attendant, je conseille ce livre qui se lit très rapidement.

Livre reçu par le biais de l'association Bibliopoche.

Posté par Lili Galipette à 14:28 - Mon Alexandrie - Lignes d'affrontement [9] - Permalien [#]
Tags :

Commentaires sur Le facteur sonne toujours deux fois

  • Je note, tu as dit qu'il se lit très rapidement alors pourquoi pas ?

    Posté par Emilie, 27 février 2010 à 16:41 | | Répondre
  • Merci Lili pour cet avis !

    Posté par clara, 27 février 2010 à 20:54 | | Répondre
  • @ Clara

    Je t'en prie! Il ne faut pas se laisser abattre!

    Posté par Lili Galipette, 27 février 2010 à 21:23 | | Répondre
  • !!

    Le farceur sonne toujours deux fois... et il tague - c'est que je viens de faire! C'est ici:

    http://fattorius.over-blog.com/article-sept-verites-et-un-mensonge-les-reponses-45934767.html

    Bonne chance!

    Posté par DF, 03 mars 2010 à 00:16 | | Répondre
  • @ DF

    Chouette, je vais voir ça!

    Posté par Lili Galipette, 03 mars 2010 à 09:25 | | Répondre
  • Excellent polar

    je confirme tout... intéressant le // avec Thérèse Raquin.

    Posté par Cécile 2 Quoide9, 05 mars 2010 à 13:20 | | Répondre
  • Bonjour, j'ai lu le roman et vu les deux films cités très différents dans leur ton (pas été filmés à la même époque). J'aime bien celui de Tay Garnett avec Lana Turner et John Garfield. James Cain a été gâté en ce qui concerne les adaptions de ses romans: Assurance sur la mor de Billy Wilder est un chef d'oeuvre. Bonne après-midi.

    Posté par dasola, 30 mars 2010 à 16:18 | | Répondre
  • J'ai été un peu déçu par ce roman, qui me semble un peu expédié, d'autant que j'ai assez peu accroché à l'histoire comme aux personnages. Bref, un roman pas spécialement marquant de mon point de vue.

    Posté par Nico, 16 février 2011 à 20:52 | | Répondre
  • @ Nico

    C'est justement la fulgurance du récit qui fait son charme, il me semble. Le temps file à toute allure et la chute est contenue dans toute l'intrigue, on ne fait que s'en rapporhcer à toute vitesse.
    Merci de ton passage !

    Posté par Lili Galipette, 16 février 2011 à 20:57 | | Répondre
Nouveau commentaire