Des galipettes entre les lignes

Chroniques littéraires.

07 juillet 2010

May le monde

May_le_mondeRoman de Michel Jeury. Épreuves non corrigées. Texte à paraître le 2 septembre 2010.

May a dix ans. Elle est une enfant comme les autres. Elle aime courir et jouer. Mais elle est malade. Dans une maison ronde au milieu de la forêt, Anne, Nora, Lola et Thomas lui tiennent compagnie. May attend les résultats de ses analyses à l'hopîtal Eckart de Parys. Dans le monde de May, la vie n'est pas de tout repos. Une panthère sème la pagaille dans les environs, des hélicoptères font un barouf d'enfer et les oiseaux-chemises pullulent dans les arbres. Et dans les autres mondes, Isabelle tente d'échapper aux médecins pour entrer dans un monde en formation, Judith subit les expériences du professeur Goldberg. Chacun a des vies secondaires et peut être soumis aux changements, aux voyages vers un autre lui-même. À la fin, tout le monde se retrouve dans le monde de May: pourquoi, comment, cela reste à découvrir.

Je connaissais Michel Jeury pour son touchant roman Nounou. Je ne savais pas qu'il était aussi auteur de science-fiction, qui est loin d'être un genre littéraire que j'affectionne ou dans lequel je me retrouve.

Clairement, je ne sais pas quoi dire de ce livre. Arrivée en page 60, j'ai recommencé depuis le début, persuadée d'avoir manqué quelque chose. Et apparemment, j'ai tout manqué... parce que je n'ai rien compris! Je ne parlerai donc pas du fond mais de la forme.

La langue est mutante sous la plume de Michel Jeury. Les mots-valises, les abréviations, l'argot, les glissements des voyelles, les anglicismes détournés, tout cela et bien davantage crée un langage nouveau pour décrire un monde nouveau. Ce logos intuitif est débarrassé des contraintes de vocabulaire, de grammaire et de tout ce qui structure sa forme. Ainsi libéré, le langage est caméléon, modelable à l'infini selon les désirs de celui qui l'utilise. Fondé sur une oralité puissante et convoquant une foule d'images, ce texte gagnerait sans aucun doute à être porté à l'écran.

Une conscience écologique semble être à l'œuvre tout au long du récit. Dans les propos de May et les agissements des protagonistes, il m'a semblé entendre un discours contestataire envers le consumérisme effréné d'une société aveugle et égoïste.

J'ai cru discerner des références à La Planète des singes, mais aussi des allusions à la seconde guerre mondiale et à l'Holocauste. Le texte s'ouvre sur les mondes dystopiques et horrifiques créés par l'homme. Mais avant d'aller si loin, j'aurais aimé que les liens entre les mondes parallèles et les personnages soient plus évidents. Le texte se résume pour moi à une juxtaposition sans logique de récits bizarres et tronqués.

Voilà voilà... Arrivée au terme de ce livre, je ne peux que confirmer que la SF n'est pas faite pour moi !

Posté par Lili Galipette à 18:55 - Mon Enfer - Lignes d'affrontement [7] - Permalien [#]
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Commentaires sur May le monde

  • Je n'ai rien contre le logos intuitif pourvu qu'il soit accessible. Apparemment ce n'est pas le cas ici...

    Posté par Cynthia, 07 juillet 2010 à 19:35 | | Répondre
  • @ Cynthia

    Je ne sais pas trop... Je n'ai vraiment rien compris!

    Posté par Lili Galipette, 07 juillet 2010 à 19:36 | | Répondre
  • On ne peut pas tout aimer ou tout comprendre...
    une chose est certaine, ce livre n'est pas pour moi !

    Posté par clara, 07 juillet 2010 à 20:49 | | Répondre
  • J'ai terminé ce roman il y a quelques jours et j'ai eu énormément de mal moi aussi. Je cherche désespéremment des avis positifs afin de comprendre ce à côté de quoi je suis passée...
    Lecture ennuyeuse pour moi, écriture décourageante, personnages incipides... mon avis est ici si ça t'intéresse: http://cafardsathome.canalblog.com/archives/2010/09/05/18984765.html

    Posté par Nelfe, 05 septembre 2010 à 14:38 | | Répondre
  • @ Nelfe

    J'ai lu ton article. Je vois que nous avons les mêmes interrogations. Où ce livre veut-il en venir??
    Merci de ton passage sur mon blog!

    Posté par Lili Galipette, 05 septembre 2010 à 14:50 | | Répondre
  • aimeji

    bonjour Lilliquiroule ; Michel Jeury (aimeji = MJ) a toujours été très hermétique dans ses romans ; par contre, il a de superbes nouvelles ; et je ne lirai pas ce roman ; par ailleurs, tu ne savais pas, il a commencé par la SF, sur les conseils de Gérard Klein ;
    beau blog, clair et pas trop de pub (!)
    à +

    Posté par jibe52, 20 novembre 2010 à 04:54 | | Répondre
  • @ jibe52

    J'ai découvert avec ce roman que l'auteur avait fait ses armes dans la SF. Je l'avais découvert dans un genre beaucoup plus doux et abordable.
    J'ai d'ailleurs un autre roman de lui sous le coude, affaire à suivre.
    Merci de ton passage sur mon blog! A bientôt!

    Posté par Lili Galipette, 20 novembre 2010 à 09:09 | | Répondre
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