03 avril 2011
♪♫ Dimanche en paroles n°14 ♫♪ - Aldebert
Aldebert, c'est ce chanteur dont on ne sait pas s'il a quitté l'adolescence et dont on se demande s'il ne ferait pas mieux d'y rester. Ce qu'il chante se laisse écouter, mais bon, faut pas pousser, pas trop souvent et pas trop fort.
La chanson du jour est une reprise d'un titre d'Hubert-Félix Théfaine dont je ne connais pratiquement rien, si ce n'est que son titre 'Guichet 102' a été repris par Aldebert sur l'album hommage Les fils du coupeur de joints.
Cette chanson-là, c'est toute une histoire, c'est une colocation fabuleuse avec des trois personnes formidables, c'est une madeleine de Proust arrosée de gin et de vodka servie à quatre heures du matin.
Sont-ce mes yeux dingues, opaques
Taillés dans du verre-cathédrale
Rouillés à la fleur de Bach
Qui perdent leur vision normale ?
Ou bien sont-ce ses doux effluves
De petit animal pastel
Qui plongent mes rêves dans une étuve,
Brûlent mes nerfs aux étincelles ?
Sont-ce les dernières lueurs du jour
Au rythme bleu des ambulances
Qui libèrent un appel d’amour
Dans ma tête rongée de silence ?
Ou bien sont-ce ses seins si frêles
Sous son zomblou de basketteuse
Son sourire de jaguar femelle
Dans l’œil de ma débroussailleuse ?
{Refrain:}
La nouvelle, la p’tite bleue
Du guichet 102
Joue le flou dans le feu de ses yeux
Moi qui la mate un peu
Dans la fumée de ma beuh
Je me demande si je patauge
Pas dans son jeu
Sont-ce ses nénuphars si doux
Ses roses parfum de vieil empire
Ou ses lotus à feuilles d’hibou
Qui viennent tourmenter mes désirs ?
Sont-ce ses oiseaux migrateurs
Dans le fouillis de ses cheveux
Soleils au chakra de son cœur
Qui frappent au clavier de mes vœux ?
{Refrain}
Sont-ce les visions de sa fêlure
Aux lèvres lilas de son spleen
Qui me font hisser la mâture,
Gonfler ma voile zinzoline ?
Sont-ce ses doigts de chloroforme
Sur son petit castor fendu
Qui miaule à minuit pour la forme
Au rayon des fruits défendus ?
{Refrain}
En vidéo, Aldebert chante avec Hubert-Félix Thiéfaine.