30 septembre 2011
Mayotte, l’île aux merveilles et aux émeutes…
Ça chauffe à Mayotte, l’île aux merveilles, et pas que dans le ciel. Depuis mardi, l’île est sous le coup de grands mouvements sociaux. Les Mahorais se révoltent contre la vie chère et demandent l’augmentation de leur pouvoir d’achat. Pour exemple, le prix du kilo d’ailes de poulet (un des produits les plus consommés ici) est passé de 10 à 25 euros en deux ans.
Les barges qui assurent le transport entre les deux îles sont à l’arrêt (grève et pénurie de carburant), donc impossible de rejoindre l’aéroport sur Petite-Terre. On assiste à des scènes de guérillas urbaines un peu partout sur l’île. Des barrages sauvages et des feux de pneus sont montés sur les routes et les gendarmes répliquent à coup de gaz lacrymaux et circulent en blindés dans les rues.
Moi et mes collègues ne quittons pas la maison à Bandrélé. On est plutôt à l’écart, mais la grogne se répand rapidement. En plus, avec nos têtes de blancs, on ne prend pas de risque. Les réunions de ce soir et de demain ont été annulées. Le mot d’ordre : restez chez vous ! Ok… on ne va pas jouer avec le feu.
Les négociations entre les services du préfet et les syndicats se poursuivent depuis mercredi, mais FO refuse tout et les deux parties semblent avoir du mal à communiquer. La chaîne locale, Mayotte 1ère, n’assure même plus les services de météo.
Donc chômage technique pour moi. Sans réunion à traiter, je suis sans emploi. Je n’ai plus de livres sous la main (hormis deux livres jeunesse piqués au voisin) et la semaine va être longue. Pas d’alarmisme, on espère que les choses vont rentrer dans l’ordre rapidement. On n'en est pas encore à parler de rentrer plus tôt, mais on reste prudent.
Vous trouverez des informations plus complètes sur le site de Mayotte Hebdo et de Malango Actualité.
Commentaires sur Mayotte, l’île aux merveilles et aux émeutes…
- fais attention à toi hein ! si ça dégénère, tu sautes dans un avion avec parachute autour de la taille ! Faut pas rigoler avec ça ! Quel dommage que le courrier soit si long : le temps de t'envoyer un livre et tu seras de retour ! Je t'embrasse Lili...
(pas même une bibliothèque avec un masque et des lunettes pour éviter les gaz lacrymogènes ???)
- @ AsphodèlePour prendre un avion, il faut rejoindre Petite-Terre et les barges sont à l'arrêt. Alors, à moins de soudoyer un pêcheur... Et je ne sais pas si les vols fonctionnent.
Pour le moment, ici, c'est calme, donc je ne dramatise pas. Espérons que les négociations aboutissent aujourd'hui.
Je ne rentre que le 15 novembre, en principe. Le courrier met en gros une semaine à arriver. Mais pour les livres, je ne sais pas. Mais on ne tente pas l'expérience, hein Miss Asphodèle ! - @ CynthiaMerci pour l'idée, mais j'ai une connexion Internet lente... Donc pas certain que le téléchargement se fasse bien.
Pour moi, tout va bien. Là où je suis, tout est calme et ça devrait le rester. Mais ça perturbe tout notre calendrier de travail. Une réunion reportée, deux annulées, ça commence à être pénible. Pas envie que ça retarde ma date de retour en métropole ! - @ LydiaDeux secondes ? C'est trop d'honneur !
Les choses empirent un peu : après les bloqueurs, les casseurs. La ville où j'habite est bloquée depuis ce matin. La liaison vers Petite-Terre, où est situé l'aéroport, est très perturbée voire inexistante. Et sur Petite-Terre, les taxis ne conduisent plus à l'aéroport.
Je reste chez moi et j'attends... - @ LydiaLa situation se crispe. Un policier a blessé un enfant à l’œil avec un flashball.
Les élus mahorais appellent à la démission du préfet et l'intersyndicale refuse de transiger sur les prix demandés. Les négociations reprennent jeudi.
La ville où je suis est très calme, dans le genre ville morte...