Des galipettes entre les lignes

Chroniques littéraires.

20 avril 2012

A Midsummer Night's Dream

Midsummer_Night_s_DreamPièce de théâtre de William Shakespeare.

À Athènes, Thésée s’apprête à épouser Hippolyte, reine des Amazones. Toute la ville est en fête. De leur côté, Hermia et Lysander aimeraient se marier, mais le père de la jeune fille l’a promise à Demetrius, dont Helena est éperdument amoureuse. Lysander a beau plaider sa cause, tout semble vain : « You have her fathers’love, Demetrius : Let me have Hermia’s. Do you marry him. » (p. 48) Résolus à échapper à la tyrannie paternelle, Hermia et Lysander s’enfuient. Dans la forêt où ils décident de passer la nuit, ils sont rejoints par Demetrius qui poursuit Hermia et Helena qui poursuit Demetrius.

Alors que les humains se prêtent au jeu délicat de l’amour, le roi de la Forêt, Obéron, décide de se venger de son épouse, Titania, qui a contrarié un de ses projets. Par un sort, il la condamne à tomber follement amoureuse du premier être qui croisera son regard. À son réveil, la belle reine des fées aperçoit Bottom, artisan qui répète une pièce pour le mariage royal. Mais Bottom est loin d’être beau : le valet d’Obéron, Puck, l’a changé en âne pour lui jouer un tour.

Et, par erreur, Puck a administré un autre sort à la mauvaise personne : voilà que Lysander et Demetrius poursuivent de leurs ardeurs la vilaine Helena, laissant la belle Hermia désespérée dans les sombres profondeurs de la forêt. « O weary night ! O long tedious night, / Abate thy hours, shine comforts from the East, / That I may back to Athens by daylight / From these that my poorcompagny detest. » (p. 96) Heureusement, dès les premières lueurs de l’aube, les tourments de la nuit disparaissent comme un vilain rêve.

Dans cette pièce, Shakespeare s’amuse à chahuter les histoires d’amour et surtout les femmes qui sont les pigeonnes de la farce : Titania s’éprend d’un âne, Hermia est délaissée au profit d’une plus vilaine qu’elle et Thisbé, dans la pièce jouée en l’honneur du mariage de Thésée et Hippolyte, vit un amour malheureux. « Cupid is a knavish lad / Thus to make poor female mad. » (p. 96)

La tragédie sur les amours malheureuses de Pyramus et Thisbé est une mise en abyme à la fois réussie et hilarante. Les artisans qui la mettent en scène et incarnent les personnages sont des amateurs sans talent, ni finesse. Le drame devient bouffon quand un des personnages est obligé de se déguiser en mur pour représenter un mur, et même un trou dans le mur.

L’intrusion du monde magique des fées dans le monde rationnel des humains est permise par l’arrivée de la nuit, domaine du rêve et de l’incertitude. Après le lever du soleil, c’est à peine si l’on entend le facétieux Puck qui nous présente ses excuses, comme une voix lointaine venue du fond des songes.

Chaque fois que je relis cette pièce, je m’amuse toujours autant et je me régale avec l’anglais si désuet et archaïque de Shakespeare. Voilà un morceau à déclamer pour bien ressentir tout le rythme d’un texte parfaitement versifié et rimé.

Challenge_Je_lis_en_anglais

Posté par Lili Galipette à 13:00 - Mon Alexandrie - Lignes d'affrontement [12] - Permalien [#]
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Commentaires sur A Midsummer Night's Dream

  • Tu sais bien qu'il me faut des sous-titres ! Relire Shakespeare, déjà que...mais en V.O, tu m'épates chaque jour un peu plus !! Que de classiques en ce moment !!! Tu n'en as pas soupé pendant tes études de lettres ? Note que, par rapport à une certaine littérature contemporaine, ça réconcilie !
    Tout autre chose, je n'ai pas pu prendre le lien de "L'avant derniere chance" que j'ai lu d'une traite hier après-midi et dont je parlais ce matin pour le STAR mais je vais en avoir besoin pour mon billet chère amie !!! Quand tu pourras... (Et j'ai adooooré ce livre tendre à souhait !) Merci ma Lili !^^
    Bises

    Posté par Asphodèle, 20 avril 2012 à 14:00 | | Répondre
  • @ Asphodèle

    En avoir soupé des classiques ? Non, justement : en comparaison de la vilaine tambouille que certains contemporains nous servent...
    Et j'ai eu quelques lectures "bof" ces derniers temps. Rien de tel qu'un classique pour retrouver le plaisir de lire !

    Voici pour le lien : http://www.desgalipettesentreleslignes.fr/archives/2011/12/28/23061382.html

    Posté par Lili Galipette, 20 avril 2012 à 14:11 | | Répondre
  • Bon, certes, je ne le lis pas en anglais mais je ne me lasse pas de cet auteur fabuleux.

    Posté par Lydia, 20 avril 2012 à 14:37 | | Répondre
  • @ Lydia

    Je n'ai pas encore tout lu de lui. Du plaisir à venir !!

    Posté par Lili Galipette, 20 avril 2012 à 14:54 | | Répondre
  • Moi non plus d'ailleurs. J'ai eu à noël ses tragédies en Pléiade. J'en découvre encore.

    Posté par Lydia, 20 avril 2012 à 15:05 | | Répondre
  • @ Lydia

    Ah, Pléiade, quel mot magique...

    Posté par Lili Galipette, 20 avril 2012 à 15:29 | | Répondre
  • Oui, moi aussi ça me fait cet effet !

    Posté par Lydia, 20 avril 2012 à 15:33 | | Répondre
  • Je "plussoie" à 100 % pour la "tambouille" !!! Et rien de tel qu'un classique entre deux ratas pour apprécier au plus haut point !! Merci pour le lien, je le prends de suite...

    Posté par Asphodèle, 20 avril 2012 à 17:27 | | Répondre
  • Bravo, bravo ! Du Gruffalo à Shakespeare, tu évolues vite !

    C'est quoi l'étape suivante ?

    Et si tu veux te faire plaisir, j'ai tout Shakespeare en édition cuir en Bretagne ... au cas où il pleuvrait ...

    Posté par missbouquinaix, 20 avril 2012 à 17:52 | | Répondre
  • J'adooooooore! Mon shakespeare préféré!

    Posté par Mélusine, 20 avril 2012 à 18:22 | | Répondre
  • @ missbouquinaix

    Étape suivante avec "The Great Gatsby" !

    Posté par Lili Galipette, 20 avril 2012 à 18:26 | | Répondre
  • @ Mélusine

    Ah, que de souvenirs avec cette pièce !! Je revois la prof déclamant des vers avec tant de fougue !!

    Posté par Lili Galipette, 20 avril 2012 à 18:26 | | Répondre
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