24 décembre 2014
Le baron perché
En signe de rébellion, le jeune Côme Laverse de Rondeau quitte un jour la table familiale pour grimper dans le grand chêne du domaine familial. Il décide désormais de vivre dans les arbres et n’en descendra plus jamais. « Toutes les branches des arbres sont mon territoire. Dis donc qu’ils viennent m’y pendre, s’ils le peuvent. » (p. 38) Si le voisinage considère d’abord d’un drôle d’œil ce fils de baron qui joue les acrobates, il s’habitue peu à peu à voir Côme sauter d’arbre en arbre, surveiller les alentours du duché d’Ombreuse et faire montre de mille excentricités. « Un gentilhomme est un gentilhomme, monsieur mon père, aussi bien au sommet des arbres que sur terre. […] Tant qu’il se conduit avec rectitude. » (p. 111) Le jeune noble grandit dans les futaies et les frondaisons et sa fugue arboricole devient finalement un mode de vie parfaitement réglé. Il étudie les classiques et les nouveautés, correspond avec les grands philosophes de l’époque, entreprend des travaux d’aménagement et aime comme peut aimer un homme. S’il a confié la direction du duché d’Ombreuse à son frère cadet, Côme garde la prestance naturelle des maîtres. « Je sais que lorsque j’ai plus d’idées que les autres, je donne mes idées, pour peu qu’on les accepte. Voilà ce que j’appelle commander. » (p. 197)
La littérature italienne est une des lacunes que je désespère de combler. Mais avec ce premier texte d’Italo Calvino, je ne doute pas d’avoir envie de continuer ma découverture des belles lettres de la Botte ! Que ce texte est plaisant et rafraichissant ! C’est tout à la fois une bouffée verte digne des plus belles fables écologiques et une réflexion humaniste sur les liens entre les hommes. À la manière d’un conteur des Lumières, Italo Calvino propose un personnage excentrique au regard de son environnement, mais dont l’excentricité tend finalement à la normalité en mettant en regard les déviances des comportements communément acceptés. Sans attendre, je me mets en quête du Vicomte pourfendu et du Chevalier inexistant, les deux autres volets de la trilogie Nos ancêtres élaborée par Calvino. Andiamo !
Commentaires sur Le baron perché
- J'aime beaucoup cet auteur. Bonnes fêtes ma Lili !
- La lecture de ce livre m'a transportée ! Je l'ai vraiment vraiment aimé
Par contre j'ai beaucoup moins aimé Les villes invisibles du même auteur, qui m'a vraiment déçue. J'aime aussi la littérature italienne et grâce à un challenge je me suis mise à lire en italien. Cela a été une vraie découverte pour moi ! Désormais, je ne lirai les auteurs Italiens qu'en VO
(sauf ceux qui sont déjà dans ma PAL). Le style littéraire italien est vraiment différent et j'aime beaucoup.
Parmi les auteurs que j'affectionne particulièrement il y a Giorgio Bassani, j'ai lu deux de ses livres. Les chroniques sont sur mon blog si cela t'intéresse. Bienvenue donc dans le beau monde de la littérature italienne !