Des galipettes entre les lignes

Chroniques littéraires.

03 juin 2022

Madame Bovary

Flaubert_Madame BovaryRoman de Gustave Flaubert, illustré par les dessins de jeunesse d’Yves Saint-Laurent.

Oui, j’ai rerererelu le chef-d’œuvre de Flaubert. Avoir entre les mains la belle édition rehaussée des illustrations d’Yves Saint-Laurent était une occasion toute trouvée. Le créateur de mode était fasciné – et je le comprends ! – par le roman de l’auteur normand. « Le costume, qu’il s’agisse des robes d’Emma Bovary ou de celles de sa mère, est pour lui la peinture d’un caractère : la littérature lui fait voir la panoplie des humeurs et l’uniforme de la convention. » (p. 46) L’encre noire et les touches de gouache font de ses dessins des œuvres éminemment dignes de figurer en introduction du roman qui n’en finit pas de me hanter.

Et sinon, l’histoire de Madame Bovary, faut-il la rappeler ? La belle Emma, dont l’esprit est pétri de rêves grandioses et de fantasmes fous, s’ennuie à périr à côté de son tranquille époux, Charles, médecin médiocre et compagnon aux ambitions plates. Dans la petite ville normande d’Yonville, Emme se dessèche d’insatisfaction et d’amertume. Et c’est en se jetant dans deux relations adultères et dans des dépenses somptuaires qu’elle pense éteindre enfin sa frustration, en vain, jusqu’à l’issue fatale.

Flaubert_Madame Bovary-1

Je vous laisse avec quelques extraits de ce texte auquel je reviendrai, c’est certain !

« Comment dire un insaisissable malaise, qui change d’aspect comme les nuées, qui tourbillonne comme le vent ? Les mots lui manquaient dont, l’occasion, la hardiesse. » (p. 93)

« Elle souhaitait à la fois mourir et habiter Paris. » (p. 112)

« L’amour l’avait enivrée d’abord, et elle n’avait songé à rien au-delà. Mais, à présent qu’il était indispensable à sa vie, elle craignait d’en perdre quelque chose, ou même qu’il ne fût troublé. » (p. 215)

« Elle avait fait des efforts pour l’aimer, et elle s’était repentie en pleurant d’avoir cédé à un autre. »

«  Elle n’était pas heureuse, ne l’avait jamais été. D’où venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanée des choses où elle s’appuyait ? » (p. 329)

Posté par Lili Galipette à 08:00 - Mon Alexandrie - Lignes d'affrontement [2] - Permalien [#]

Commentaires sur Madame Bovary

  • J'aime beaucoup ta formule : "Emma se dessèche d’insatisfaction et d’amertume". Quel roman ! Je ne me lasse pas de le relire. Et là, avec ces superbes illustrations, ça doit être un vrai bonheur.

    Posté par Lydia B, 04 juin 2022 à 12:09 | | Répondre
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