Des galipettes entre les lignes

Chroniques littéraires.

30 novembre 2022

Magali

De Stolz_MagaliRoman de Madame de Stolz.

Orpheline à 6 mois, Magali est élevée par son arrière-grand-père, Max, doyen du canton et berger respecté. En grandissant, la blonde enfant aux yeux bleus ravit le vieil homme et tout le village de Bois-Fleury par sa gentillesse et sa modestie. La riche Madame de Sainte-Luce et sa sœur veillent de loin à l’éducation et aux intérêts de cette petite perle pastorale. « Les deux sœurs trouvaient que le plus doux plaisir des riches, c’est de s’amuser à faire du bien. » (p. 66) Le jeune Adrien, fils du brutal et ivrogne meunier, est tout dévoué à cette fillette dont les qualités sont innombrables. Hélas, Magali s’attire l’inimitié de la vilaine Léocadie, bien décidée à nuire à celle dont elle jalouse la beauté et la douceur. « Il était reconnu que Magali, sans être la mieux mise, était la plus jolie, parce qu’à sa beauté villageoise, à ses belles joues couleur de pêche, se joignait une modestie qui ne l’empêchait pas d’être gaie, aimable. […] Tout le monde l’aimait. » (p. 155 & 156) À la ferme, Léocadie surcharge l’enfant de tâches ingrates et épuisantes et va jusqu’à l’accuser d’un terrible forfait pour la faire chuter dans l’estime populaire. Évidemment, la justice est prompte à rétablir l’innocence de l’adorable Magali et à punir ceux qui ont cherché à salir sa réputation.

Voilà un roman tout à fait édifiant, datant d’une époque où l’on pensait qu’un bel ouvrage était de nature à fortifier la vertu des lectrices. Le texte célèbre l’honnêteté, la tempérance, la fidélité, le respect de la famille et la bonne économie domestique. « On n’est jamais forcé de boire de manière à se faire du mal, à faire du chagrin à sa femme, à manger l’argent de sa petite fille. » (p. 13) C’est très chrétien et moralisateur et ça ne s’embarrasse pas de nuances : il y a d’un côté les bons caractères et de l’autre les mauvais tempéraments.

Une amie m’a offert ce vieux bouquin en raison du titre de celui-ci. Le contenu est suranné et les illustrations sont charmantes. Cela donne une lecture gentiment niaise et réconfortante, mais qui va rester éloignée de mon étagère de lectures féministes.

Posté par Lili Galipette à 08:00 - Ma Réserve - Lignes d'affrontement [2] - Permalien [#]

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